Low-Code Founder: Thomas Yeddou, fondateur d’Isitu
Dans la tête d’un entrepreneur : notre founder de la semaine nous parle de son application qui rend la finance d’entreprise et l’analyse financière accessibles aux propriétaires de TPE et PME.
Qu’est-ce qui t’as mené à l’entrepreneuriat ?
J’ai toujours eu cette fibre entrepreneuriale. Quand j’étais à la fac, je parlais déjà d’entrepreneuriat avec mes amis et j’écoutais pas mal d’interview de dirigeants. J’étais vraiment inspiré par ces gens qui ont monté leur boite et ont réussi à créer un projet qui leur a permis de devenir indépendant, autonome et d’apporter de la valeur ajoutée à des gens.
J’ai fini mes études par un master en finance d’entreprise et suis arrivé sur Paris il y a trois ans pour travailler chez HSBC en tant que chargé d’affaire entreprises. J’étais donc banquier pour les PME.
C’est en discutant avec mes clients et mes collègues que je me suis rendu compte qu’une problématique revenait souvent chez les dirigeants de TPE et de PME : ils n’avaient pas forcément une vision précise de leurs chiffres tout au long de l’année et n’étaient pas suffisamment gros pour disposer d’une direction financière. C’est à partir de ça que l’idée d’Isitu s’est vraiment mise en place.
J’ai lancé la plateforme au mois de juillet après avoir travaillé presque un an sur le projet. Je me suis dit que le contexte actuel faisait que c’était le bon moment pour lancer ça, avec les nombreuses difficultés que peuvent rencontrer les entreprises. Isitu allait pouvoir les accompagner pour leur permettre de sous-traiter facilement cette tâche de façon à ce qu’ils sachent où ils en sont financièrement et où ils vont.
Peux-tu nous présenter Isitu ?
Isitu a pour objectif d’aider les dirigeants de TPE et PME à savoir où ils en sont financièrement tout au long de l’année.
Dans un premier temps, les clients m’envoient leur balance comptable (qui est un élément comptable à disposition de chacune des entreprises) et répondent à quelques questions. Je leur retourne ensuite une situation financière simplifiée de leur entreprise avec d’un côté des documents normés (c’est à dire les documents d’analyse financière classiques, SIG et Bilan Fonctionnel) permettant de mesurer leur rentabilité, leur activité et leur structure financière, et de l’autre, des tableaux de bords et des graphiques qui leur permettent de voir où ils en sont financièrement au premier coup d’œil (notamment l’évolution de leur chiffre d’affaires, leur marge, rentabilité etc.).
Dans un second temps, je propose un entretien téléphonique pour échanger sur leurs documents. C’est une prestation de conseil, plus humaine, pour que les dirigeants qui n’ont pas toutes les notions d’analyse financière puissent échanger et comprendre leurs documents et leur situation financière et piloter au mieux leur activité.
L’idée est de rendre accessible quelque chose qui peut paraître complexe.
Evidemment, ces données sont strictement confidentielles et personne mis à part la société n’y a accès.
Quels challenges ou difficultés as-tu rencontré ?
La plateforme a été pleinement lancée au mois de septembre et est encore récente.
Ce qui est le plus compliqué selon moi, c’est la prospection qu’il faut faire pour trouver ses premiers clients et faire connaître son produit. Sur un marché BtoB, ça peut être long. Au démarrage, on envoie beaucoup de sollicitations sans forcément avoir de retour. Dans un second temps ça commence à répondre et on a ses premiers prospects, puis il y a la troisième phase où on commence enfin à concrétiser. Cela prend du temps et demande de la patience.
Je pense aussi que tout ça aurait été plus compliqué si j’avais dû faire appel à un développeur pour développer ma web app. Cela m’aurait coûté beaucoup d’argent. Heureusement qu’il y a eu Bubble.
Comment s’est passé le développement de l’application sur Bubble et comment as-tu entendu parler de cet outil ?
J’ai choisi Bubble après avoir lu un article de Maddyness qui en parlait. Je suis allé voir le site et les modèles m’ont beaucoup plu.
Après cela, j’ai commencé à développer l’application moi-même à partir d’une page blanche. J’aime dire que Bubble est un peu comme un grand Power Point (avec des zones de texte, etc.).
L’outil est très facile à utiliser, quand on se concentre sur l’aspect “No-Code” de la plate-forme. Lorsque qu’on doit utiliser des plugins ou intégrer du code pour avoir certaines fonctionnalités telles que le chatbox, le référencement Google ou une plateforme de paiement, c’est plus complexe ! Heureusement, l’application reste assez simple, sinon ça aurait été compliqué de tout faire tout seul.
En travaillant en solo sans avoir de connaissance préalable de la plateforme, j’ai commencé le développement de l’application en février et lancé la plateforme en juillet, soit 6 moins plus tard.
Quels conseils donnerais-tu aux personnes qui hésitent encore à se lancer ?
Par rapport à ma propre expérience, je me dis que je n’ai que 26 ans et donc que je n’ai pas grand-chose à perdre. Cette expérience me permet d’acquérir plein de connaissances et de toucher à toutes les dimensions de l’entreprise (création de site internet, utilisation des outils google, marketing, communication etc.). Dans le pire des cas, j’aurai juste un manque à gagner sur mon salaire et aurai appris plein de choses.
Le fait de ne pas avoir d’associé ne me pèse pas trop. J’ai la chance d’avoir le soutien et les conseils de mes amis, de ma famille et de mes collègues. Tout le monde a très bien accueilli ma décision.
J’entendais souvent dire que l’entrepreneuriat était un peu comme des montagnes russes mais je ne pensais pas que c’était vrai à ce point. Tu peux te réveiller un matin et te dire que ça ne va jamais marcher pour finir par te dire que ce que tu vis es génial quelques heures après quand tu as reçu des mails ou gagné de nouveaux prospects.
Je pense qu’il ne faut pas chercher à faire à tout prix comme les grands entrepreneurs que sont Steve Jobs, Elon Musk, Bill Gates ou Jeff Bezos, mais de simplement s’en inspirer et suivre sa propre voie. C’est rassurant de pouvoir faire des parallèles entre leurs expériences et ce qu’on vit pour se rebooster quand il y a besoin.
Le plus important est de ne pas abandonner.
